Haïti/Corruption : L’administration haïtienne va de mal en pis

Des gouvernements s’en vont. D’autres s’en viennent. Seule la  corruption est permanente. Elle est chronique. Elle gangrène l’administration publique. Les violations des droits humains, des exécutions sommaires constituent entre autres la trame du dernier rapport sur les droits de l’homme rendu public jeudi dernier par le département d’Etat

Les chefs d’Etat et de gouvernement qui se sont succédé, ces dernières années, au pouvoir n’ont jamais raté l’occasion de faire valoir leur volonté de combattre la corruption dans l’administration publique. Le président Michel Martelly n’a pas échappé à la règle. C’est ainsi que 3 mois après son arrivée au pouvoir, soit en Aout 2011, lors du lancement de la semaine de la bonne gouvernance, le chef de l’Etat avait fait part de sa détermination de lutter contre la déchéance des institutions étatiques. Pourtant, il n’en est rien. Force est de constater qu’un an après,  la corruption continue de gangréner l’administration publique haïtienne. Elle est chronique et grave. C’est en tout cas ce qui ressort du dernier rapport du département d’Etat américain sur les droits humains dans le Monde, rendu public jeudi. Les autorités américaines font état de nombreux cas d’exécution extrajudiciaire et d’abus d’autorité contre des suspects au cours des 12 derniers mois dans le pays. Elles pointent du doigt des  membres du gouvernement, policiers et magistrats dans ces graves violations du droit de la personne. Les violations les plus graves continuent, selon l’administration d’Obama, d’être l’absence de sens de la mesure dans les interventions de ces autorités.

Le département d’Etat souligne également, dans son rapport, que la présence de la Minustah et les dégâts causés par le tremblement de Terre du 12 Janvier 2010 conditionnaient la situation sécuritaire en Haïti.

Il est également mentionné dans le document, les dénonciations d’abus dans lesquels sont impliqués des casques bleus particulièrement les crimes sexuels sur de jeunes compatriotes dont Johnny Jean, violé en Aout dernier par 4 soldats uruguayens de la Minustah.

La situation dans les centres carcéraux du pays, a été également évoquée par l’administration américaine dans son rapport. Des cas de tortures sont enregistrés dans les prisons, surpeuplées, fonctionnant en dehors des normes sanitaires, dénonce-t-elle.

Les autorités américaines relèvent également la persistance de problèmes résultant de groupes en rébellion  contre les forces de sécurité ou de citoyens se livrant à des incendies de maisons, de commissariats de police et des lynchages.

Le département d’Etat a publié ce rapport à un moment où l’Exécutif chercherait, selon certaines informations,  à  obtenir une loi d’urgence qui allégerait les procédures de passation des marchés publics en vue de parvenir à exécuter certains projets de développement.

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